...sur les expulsions d'un maire sans
scrupules....
L'art de l'expulsion discrète reviendrait-il au nouveau maire d'Asnières, Sébastien Pietrasanta, membre du Parti Socialiste depuis l'âge de 16 ans, ancien militant de SOS Racisme et responsable de la campagne de Ségolène Royal aux dernières présidentielles ?
C'est à bien des égards une hypothèse solide sur les traces de laquelle nous a conduit notre enquête citoyenne autour de 2 expulsions de familles africaines à 3 semaines d'intervalle, l'une au 13 avenue Gabriel Péri, l'autre depuis la Place de l'Hôtel de ville.
Des deux expulsions, la plus troublante pour nous est celle que personne n'a vue ni entendue, celle que les habitants proches ou habitués du quartier, interrogés quelques jours après, n'arrivaient pas à dater avec exactitude. A l'aube du samedi 5 juillet ? Ou bien dans la nuit du 7 au 8 juillet ?
Qu'importe pour nous la datation de l'expulsion qu'objectivement nous situerons entre le 7 et le 10 juillet 2008, c'est-à-dire entre la date de l'arrêté pris par S. Pietrasanta et le début de notre enquête de terrain.
Avouons-le ! On n'y croyait pas beaucoup à cette rumeur qui circulait depuis quelques jours ! C'est donc avec un peu de circonspection que nous avons entamé la lecture des pièces administratives placardées sur la porte blindée en fer qui avait été posée, avant de nous enflammer de colère !
En date du 04/07/2008 un permis de démolir avait été délivré sous la référence PD 092004 0800008 suivi le 07/07/2008 par un Arrêté, signé par S. Piétrasanta, ordonnant l'évacuation et l'interdiction d'habiter l'immeuble sis 13 av. G. Péri.
Signe que la détermination de S. Pietrasanta était, ou devait apparaître forte, l'immeuble était gardé de jour et de nuit par un maître-chien de la Société de sécurité ALTAÏR. Certains y verront peut-être là un gaspillage de l'argent des Asniérois, tous que nous sommes encore suspendus au slogan "un euro dépensé sera un euro utile pour chaque Asniérois"...
D'autres éléments d'information nous ont été donnés par les habitués du quartier qui les tenaient de très rares témoins. Nous nous en contenterons puisque l'information officielle , en la matière, est inexistante . L'expulsion aurait eu lieu alors qu'il faisait encore nuit et se serait déroulée en un temps record. Tous, hommes, femmes et enfants, auraient été conduits dans des cars de police qui démarraient aussitôt. les témoins de la scène parle nt d'une centaine de policiers, chiffre probablement exagéré mais qui révèle malgré tout un nombre vrasiemeblablement très important d'agents en tenue.
Ainsi étaient réunis les paramètres du succès de la chape de plomb qui a enseveli cette expulsion. Pas une seule information officielle antérieurement ou postérieurement à l'expulsion, d'une part, "disparition" des expulsés , d'autre part, ce qui garantissait de facto l'impossibilité de la constitution d'une lutte ou d'un soutien plus large de type associatif et/ou politique.
Mais pourquoi s’arrêter à ce 1er succès anti-sans-papiers !
Et de récidiver une nouvelle fois le 31 juillet, cette fois-ci en présence d'un témoin, le photographe Freddy Muller, qui a mis en ligne ses photos sur le site www.fedephoto.com. Ironie du sort : les anciens expulsés d'août 2007 que Pietrasanta avait soutenus se retrouvaient ainsi face à l'homme de gauche dont l'ardeur en faveur des étrangers sans- papiers ne faisait pas de doute (pour nous aussi qui avions admiré son engagement en novembre 2007 (en pleine campagne électorale) contre l'expulsion de M. Haddaoui …).
Alors, trop visibles et trop gênants ces femmes et enfants ?
Car à qui l'équipe municipale fera-t-elle croire qu'une vraie médiation pour être efficace peut se mettre en place et aboutir en 1 journée ? Pourquoi n'avoir donné aucune chance au dialogue ?
Notons au passage que par un effet satirique ou une maladresse langagière, S. Piétrasanta , dans son blog, opère une intéressante distinction sémantique pour caractériser les faits d'août 2007 et ceux du 31 juillet 2008: alors que les 1ers étaient une EXPULSION, les seconds ne sont qu’une "EVACUATION" (idem sur l'Arrêté du 07/07/2008) !
Aujourd’hui les voix qui ont porté S. Pietrasanta au poste de maire peuvent légitimement s’inquiéter des conséquences inhumaines de ces dérapages.
Que sont devenus les expulsés du 13 avenue Gabriel Péri dont chaque jour des membres de leur famille inquiets, viennent chercher des nouvelles ?
Selon nos informations, 3 familles « évacuées » le 31 juillet avec des enfants en très bas âge ont été conduites au centre de rétention de Rouen.
Est-il humain et logique d'envoyer en centre de rétention des travailleurs sans papiers alors que la CGT a officiellement pris en charge le cas de ces travailleurs afin qu'ils soient régularisés ? N'y a-t-il pas un(e) adjoint(e) qui serait par hasard membre de ce syndicat proche du Parti communiste français et que la question, logiquement, intéresserait ?
Est-il raisonnable et sérieux d'envoyer et d'évacuer des enfants africains nés en France alors que quelques mois avant l'on s'est mobilisé en personne, aux côtés de R.E.S.F. et medias en poche, contre l'expulsion de M. Haddaoui, lui aussi sans-papiers ?
Si les électeurs de gauche ont numérairement et qualitativement fourni le gros de la troupe des soutiens à S. Pietarsanta lors des municipales, c'est bien par affinité avec le contenu de ses discours et de ses actes d'avant son élection.
Comme tout un chacun à Asnières qui voit dans les nouvelles manières fortes du maire un reniement de sa famille politique d’origine, je suis impatient de découvrir la nouvelle tête et les nouveaux habits dont notre maire sera parés au conseil municipal de la rentrée.
Mais de quel côté penche-t-il au juste ? Pas si sûr qu'il ait essayé de donner quelques garanties à l'aile droite de son équipe (d'ailleurs existe-t-elle ailleurs que sur les tracts et affiches de la campagne ?) !
Une inspiration plutôt communiste, du genre de celle qui a mené à l'expulsion massive ordonnée par le maire communiste d'Aubervilliers en 2007 ? Ce n'est pas sérieux.